Comme neige au soleil / William BOYD (1985)
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Cote | Section | Disponibilité |
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R-2 BOY 9644 c | Romans adultes | Disponible |
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Par Françoise DELSEMME le 16/02/2018
Voici un roman passionnant, qui mêle habilement la fiction à l'histoire, très souvent méconnue, de cette guerre exportée en 1914 en Afrique orientale par les Allemands installés dans leur colonie (actuellement la Tanzanie, le Rwanda et le Burundi) et les Britanniques dans les leurs, voisines (Kenya et Ouganda). Le lecteur suit, de juin 1914 à janvier 1919, le parcours de six personnages emportés dans la tourmente de la guerre. Leurs portraits sont à la fois tendres, sensibles et réalistes.
Le premier que présente l'auteur est Temple Smith, un Américain installé avec sa famille au Kenya, non loin du Kilimandjaro et de la frontière avec l'Afrique orientale allemande. Il gère avec passion une usine de sisal et de graines de lin. Personnage ambivalent, magnifiquement campé, il suscite des sentiments contradictoires. Il y a Erich von Bishop et sa femme Liesl, les voisins de Smith, qui exploitent avec succès des champs de maïs en territoire allemand. Loin de là, Gabriel Cobb, capitaine d'un régiment en garnison aux Indes, revient dans son Kent natal pour épouser la jeune Charis Lavery, mariage auquel assiste son frère cadet Felix qui en juillet 1914 vient de terminer ses études secondaires.
La guerre européenne propagée en Afrique orientale ne devait durer que deux mois : les belligérants ne devaient-ils pas fondre « comme neige au soleil » ? En novembre 1914, Gabriel participe au débarquement des troupes britanniques dans le port de Tanga (Afrique orientale allemande), pour tenter sans succès de briser la résistance ennemie. L'auteur décrit ce désastre dans toute sa cruauté et son absurdité. Plus tard, Felix s'engage pour l'Afrique dans le but de retrouver son frère disparu. Quant à Liesl, qui est infirmière, elle soigne les blessés, changeant régulièrement d'endroit en fonction de la progression des combats. Elle croise le chemin de Gabriel.
Le livre a le grand mérite de donner envie au lecteur de se documenter sur cette guerre, qui, à la différence de la guerre des tranchées en Europe occidentale, est une guerre de mouvement. Les combats durent quelques heures ou quelques jours ; les armes sont des fusils et des fusils-mitrailleurs, sans artillerie ; il y a peu de routes et de chemins de fer, rendant l'approvisionnement difficile, obligeant à utiliser des porteurs africains (beaucoup d'entre eux meurent d'épuisement, de maladie ou de faim) et des bêtes de somme victimes pour la plupart de la mouche tsé-tsé. Les soldats et les officiers succombent plus souvent de maladies tropicales que sous les balles de l'ennemi. Tout ceci est admirablement décrit par William Boyd.
Erich von Bishop va suivre jusqu'en novembre 1918 le commandant des troupes en Afrique orientale, le général Paul von Lettow-Vorbeck qui, invaincu, ne se rend aux Britanniques que quand la nouvelle de l'armistice en Europe atteint le continent noir, c'est-à-dire plusieurs jours après le 11 novembre.
(Coup de coeur du cercle de lecture du 11 juin 2017)
Le premier que présente l'auteur est Temple Smith, un Américain installé avec sa famille au Kenya, non loin du Kilimandjaro et de la frontière avec l'Afrique orientale allemande. Il gère avec passion une usine de sisal et de graines de lin. Personnage ambivalent, magnifiquement campé, il suscite des sentiments contradictoires. Il y a Erich von Bishop et sa femme Liesl, les voisins de Smith, qui exploitent avec succès des champs de maïs en territoire allemand. Loin de là, Gabriel Cobb, capitaine d'un régiment en garnison aux Indes, revient dans son Kent natal pour épouser la jeune Charis Lavery, mariage auquel assiste son frère cadet Felix qui en juillet 1914 vient de terminer ses études secondaires.
La guerre européenne propagée en Afrique orientale ne devait durer que deux mois : les belligérants ne devaient-ils pas fondre « comme neige au soleil » ? En novembre 1914, Gabriel participe au débarquement des troupes britanniques dans le port de Tanga (Afrique orientale allemande), pour tenter sans succès de briser la résistance ennemie. L'auteur décrit ce désastre dans toute sa cruauté et son absurdité. Plus tard, Felix s'engage pour l'Afrique dans le but de retrouver son frère disparu. Quant à Liesl, qui est infirmière, elle soigne les blessés, changeant régulièrement d'endroit en fonction de la progression des combats. Elle croise le chemin de Gabriel.
Le livre a le grand mérite de donner envie au lecteur de se documenter sur cette guerre, qui, à la différence de la guerre des tranchées en Europe occidentale, est une guerre de mouvement. Les combats durent quelques heures ou quelques jours ; les armes sont des fusils et des fusils-mitrailleurs, sans artillerie ; il y a peu de routes et de chemins de fer, rendant l'approvisionnement difficile, obligeant à utiliser des porteurs africains (beaucoup d'entre eux meurent d'épuisement, de maladie ou de faim) et des bêtes de somme victimes pour la plupart de la mouche tsé-tsé. Les soldats et les officiers succombent plus souvent de maladies tropicales que sous les balles de l'ennemi. Tout ceci est admirablement décrit par William Boyd.
Erich von Bishop va suivre jusqu'en novembre 1918 le commandant des troupes en Afrique orientale, le général Paul von Lettow-Vorbeck qui, invaincu, ne se rend aux Britanniques que quand la nouvelle de l'armistice en Europe atteint le continent noir, c'est-à-dire plusieurs jours après le 11 novembre.
(Coup de coeur du cercle de lecture du 11 juin 2017)