Art de pleurer en choeur (L') / Erling. JEPSEN (2010)
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R-398 JEP 6407 a | Romans adultes | Disponible |
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Coup de coeur du Cercle de Lecture du 22 octobre 2017
Par Françoise DELSEMME le 16/02/2018
Les années 1960 dans une bourgade de la campagne danoise. Un couple d'épiciers a trois enfants : un aîné parti à la ville poursuivre des études, une adolescente de 14 ans et un garçon de 11 ans. C'est ce gamin qui raconte l'histoire, avec ses mots simples, sa demi-naïveté et son souci de garder la tranquillité dans la famille. Il est fasciné par ce qu'il appelle « le pouvoir des mots » de son père, qui aux obsèques improvise au bord de la fosse de déchirantes oraisons funèbres qui arrachent des larmes à l'assistance... mais aussi emplissent l'épicerie familiale, même si cela ne dure qu'un temps chaque fois.
Quelques mois cruciaux vont faire basculer le bel équilibre. D'une part, il est vite clair pour le lecteur que le père abuse régulièrement de sa fille, ce qui est à demi évident pour le narrateur, qui cependant n'en comprend pas l'effet dévastateur sur sa soeur. D'autre part, l'épicerie périclitant face à un concurrent plus moderne, le gamin, avec une puérile inconscience, songe à encourager la clientèle en précipitant les décès et donc les fructueuses oraisons, et va jusqu'à dresser une liste de victimes potentielles en imaginant comment les éliminer... le tout en présence de sa soeur.
Décès suspects, internement psychiatrique et tentative de suicide vont se succéder, sans guère déstabiliser un narrateur dont le lecteur se demande quel adulte il va bien pouvoir devenir...
Critique des petites villes et de leurs secrets, de la famille « unie et heureuse », de la politique ou de la psychiatrie, l'auteur, avec beaucoup de talent, nous fait rire en frémissant, tout en dénonçant le mythe de la naïveté de l'enfance au travers d'un héros bien moins ange que démon.
Quelques mois cruciaux vont faire basculer le bel équilibre. D'une part, il est vite clair pour le lecteur que le père abuse régulièrement de sa fille, ce qui est à demi évident pour le narrateur, qui cependant n'en comprend pas l'effet dévastateur sur sa soeur. D'autre part, l'épicerie périclitant face à un concurrent plus moderne, le gamin, avec une puérile inconscience, songe à encourager la clientèle en précipitant les décès et donc les fructueuses oraisons, et va jusqu'à dresser une liste de victimes potentielles en imaginant comment les éliminer... le tout en présence de sa soeur.
Décès suspects, internement psychiatrique et tentative de suicide vont se succéder, sans guère déstabiliser un narrateur dont le lecteur se demande quel adulte il va bien pouvoir devenir...
Critique des petites villes et de leurs secrets, de la famille « unie et heureuse », de la politique ou de la psychiatrie, l'auteur, avec beaucoup de talent, nous fait rire en frémissant, tout en dénonçant le mythe de la naïveté de l'enfance au travers d'un héros bien moins ange que démon.