Melnitz / Charles LEWINSKY (2008)
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Cote | Section | Disponibilité |
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R-3 LEW 9466 m | Romans adultes | Disponible |
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Une grande saga familiale!
Par Bibliothèque Charles Bertin Coup de coeur du cercle de lecture le 16/02/2018
Voici un roman de presque 800 pages, dans lequel l'amateur de sagas familiales entre avec délectation dès les premières pages, car il tient entre ses mains une oeuvre superbement écrite, passionnante et traduite de l'allemand avec talent. Le lecteur est propulsé en 1871 dans la maison de Salomon Meijer, marchand de bestiaux, de sa femme Golda, de leur fille Mimi et de leur fille adoptive Hannele. Tous quatre vivent à Endingen, l'une des deux seules villes de Suisse alémanique où les Juifs ont l'autorisation de s'établir. À partir de ces quatre premiers personnages des plus attachants, on plonge dans l'histoire de cette famille juive sur cinq générations, jusqu'en 1945. On assiste à l'ascension sociale de cette famille qui tout au long de son histoire tentera, mais souvent en vain, de s'affranchir de son destin d'exclus : d'abord à Endingen, ensuite à Baden puis à Zurich. Le lecteur vit intensément les amours, les drames, les déceptions, les réussites et les échecs professionnels des protagonistes ; il se prend de sympathie pour Janki qui se lance dans le commerce de tissus, pour Pin'has, boucher traditionnel, féru de Talmud, pour Zalman et sa participation au premier congrès syndicaliste en Suisse, pour Arthur, médecin qui soigne gratuitement les enfants juifs réfugiés d'Allemagne, pour Ruben, devenu rabbin dans une ville allemande, et enfin pour Hillel, ardent sioniste qui se prépare à l'émigration en Israël. Le destin de chacun se heurte et s'adapte tant bien que mal à l'Histoire en marche, qui broie et bouleverse tout sur son passage. L'oncle Melnitz, après sa mort, revient parler à ses descendants pour commenter avec sagesse leurs comportements en des moments critiques de leurs vies. Melnitz se veut aussi la voix du peuple juif, en évoquant notamment le pogrom de 1802 contre les Juifs d'Endingen et les violences meurtrières en Europe de l'Est.
Cet ouvrage est aussi et surtout un hommage à la culture juive : ainsi, le roman est parsemé de mots yiddish, que le lecteur retrouve fort heureusement avec leur traduction dans un glossaire en fin de volume. L'arbre généalogique est des plus utile, car passé les deux premières générations le lecteur a besoin de s'y accrocher pour se retrouver facilement dans les filiations.
Prix français du Roman étranger 2008, largement mérité par cet écrivain suisse.
Cet ouvrage est aussi et surtout un hommage à la culture juive : ainsi, le roman est parsemé de mots yiddish, que le lecteur retrouve fort heureusement avec leur traduction dans un glossaire en fin de volume. L'arbre généalogique est des plus utile, car passé les deux premières générations le lecteur a besoin de s'y accrocher pour se retrouver facilement dans les filiations.
Prix français du Roman étranger 2008, largement mérité par cet écrivain suisse.