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Coup de coeur du Cercle de lecture de la Bibliothèque Charles Bertin

Ce livre est parti d'une interrogation de l'auteur : comment devient-on écrivain ? et pourquoi ? C'est à ce moment-là que la figure du père a surgi. Pour répondre à ces questions et pour parler de la relation difficile qu'il a eue avec son père, l'écrivain Franz Weyergans, l'auteur opte pour la forme romanesque... roman partiellement autobiographique, même si les deux protagonistes y apparaissent sous le pseudonyme de Weyergrass.
Dès le début, le lecteur apprend que François, déjà auteur de nombreux ouvrages, a commencé l'écriture de celui-ci il y a cinq ans, et qu'il peine à le terminer. François est âgé de quarante ans, marié à Delphine et père de deux filles. À travers l'écriture, il essaie, vingt ans après la mort de son père, d'établir avec lui le dialogue qu'ils n'ont jamais eu.
Franz Weyergrass, écrivain, journaliste, éditeur et critique de cinéma prolifique, a marqué de son empreinte les années d'après-guerre avec des ouvrages glorifiant l'amour fidèle, le mariage et l'éducation chrétienne. Pour l'un d'eux, il a obtenu en 1964 le prix Rossel. Il a été un père aimant mais qui a exercé un lourd ascendant sur son fils, lui imposant ses convictions et refusant la contradiction. François, qui lui aussi devient écrivain (prix Renaudot et Goncourt), critique littéraire et de cinéma, garde, même après la mort de son géniteur, le sentiment tenace de vivre à l'ombre de ce père très actif, angoissé et guidé par sa foi. Le père l'a empêché d'affirmer sa personnalité et d'exprimer ses propres certitudes. Les sentiments du fils pour son père oscillent entre admiration, fascination et rejet.
Ce récit tour à tour drôle, émouvant, voire parfois agaçant, est indéniablement un livre de référence sur les relations père-fils évoquées par de nombreux autres écrivains. Les lecteurs tenteront en vain de démêler le vrai du faux.
Cercle de lecture du 14 octobre 2018