Promesse de l'aube (La) / Romain GARY (1960)
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Cote | Section | Disponibilité |
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R-4 GAR 6288 p | Romans adultes | Disponible |
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coup de coeur de la bibliothèque
Par Bibliothèque Charles Bertin Coup de coeur du cercle de lecture le 16/02/2018
Dans ce très beau roman autobiographique, Romain Gary se penche avec émotion, bienveillance, lucidité et une pointe d'humour sur sa jeunesse toute tournée vers sa mère qui l'élève seule et lui voue un amour passionné et inconditionnel.
mon coup de coeur
Par Françoise DELSEMME le 16/02/2018
Dans ce très beau roman autobiographique, Romain Gary se penche avec émotion, bienveillance, lucidité et une pointe d'humour sur sa jeunesse toute tournée vers sa mère qui l'élève seule et lui voue un amour passionné et inconditionnel.
« Avec l'amour maternel, la vie vous fait, à l'aube, une promesse qu'elle ne tient pas, » écrit l'auteur. La promesse est double : celle que la vie a faite au jeune Romain en l'entourant de tant d'attention, de tant d'amour dès son plus jeune âge. Mais c'est aussi la promesse tacite du fils à sa mère de réaliser les ambitions qu'elle a pour lui. « Je me savais promis à des sommets vertigineux. » Cette double promesse se retrouve tout au long de ce récit magnifique.
Romain passe sa toute petite enfance en Russie, notamment à Moscou où sa mère joue au théâtre. La mère et le fils s'installent ensuite, vers 1921, à Wilno (actuellement Vilnius en Lituanie) où leur situation matérielle est déplorable. Sa mère-courage se lance alors dans la confection de chapeaux de contrefaçon pour dames. Peu à peu, l'affaire devient prospère et Romain dispose d'une gouvernante française. En effet, la mère rêve pour son fils d'un avenir brillant. Pour cela, elle lui fait donner des cours de musique, de chant, de danse, d'escrime, d'équitation, de tir à la carabine, domaines dans lesquels Romain ne manifeste pas de grand talent. « Tu seras donc un grand écrivain, un ambassadeur de France, » déclare sa mère, qui voue à ce pays une admiration sans bornes. Elle fait à son fils, à peine âgé de 8 ans, le récit de sa future vie amoureuse, exorcisant ainsi sa propre solitude et son besoin d'amour et de tendresse, ce qui inspire à l'auteur la réflexion suivante : « Je ne dis pas qu'il faille empêcher les mères d'aimer leurs petits. Je dis simplement qu'il vaut mieux que les mères aient encore quelqu'un d'autre à aimer. » Romain ayant été gravement malade et leurs économies s'étant réduites comme peau de chagrin, ils quittent Wilno pour Varsovie. Pour survivre, la maman y exerce divers métiers (vendeuses de bijoux, de fourrures, d'antiquités, gérante d'immeuble...). Romain est inscrit dans une école polonaise et continue à apprendre le français. Enfin, en 1928, ils s'installent à Nice. Pour faire bouillir la marmite, la maman vend des objets de luxe aux riches clients des grands hôtels de Nice et de Cannes. Plus tard, elle prend la direction de l'hôtel-pension Mermont de Nice. Pour aider financièrement sa mère qui est dans la cinquantaine et souffre d'hypoglycémie, le jeune Romain se lance dans l'écriture de nouvelles qu'il essaye, sans grand succès, de placer dans des revues. En 1933, Romain part à la faculté de droit d'Aix-en-Provence et en 1934 termine ses études à Paris tout en suivant une préparation militaire. Pendant toutes ces années, une correspondance suivie s'établit entre la mère et son fils. En 1938, Gary publie ses premières nouvelles et ne dépend plus financièrement de sa mère. Un an après, il fait son service militaire dans l'aviation à Salon-de-Provence. En 1940, une permission lui permet de se rendre à Nice pour voir sa mère dont la santé n'est pas brillante. Ensuite la guerre voit son engagement dans les Forces aériennes françaises libres. Il sert en Libye, en Éthiopie, en Syrie (où il contracte le typhus et côtoie la mort), et en Palestine. À la fin de la guerre, il est fait Compagnon de la Libération. Tout au long de ces années de guerre, les lettres de sa mère l'exhortant à être courageux, à défendre sa patrie (il est naturalisé français depuis 1935), lui redisant toute la fierté et l'amour qu'elle lui porte, lui parviennent régulièrement. La fin de ce récit est des plus émouvante, la mère donnant une étonnante et suprême preuve d'amour à son fils. Je laisse le soin au lecteur de la découvrir par lui-même.
La promesse de l'aube est avant tout le magnifique portrait d'une mère russe, excessive dans ses sentiments et dans sa façon de les exprimer. Elle est courageuse, passionnée, énergique, idéaliste et cultivée. Elle est attachante, émouvante, naïve, mais aussi dérangeante dans ses relations avec les autres. Elle se sent à tous moments insultée et répond par des injures, des invectives. L'enfant Romain vit à plusieurs reprises des situations où, face au comportement démesuré, disproportionné de sa mère, il aimerait disparaître à mille lieues sous terre.
« Avec l'amour maternel, la vie vous fait, à l'aube, une promesse qu'elle ne tient pas, » écrit l'auteur. La promesse est double : celle que la vie a faite au jeune Romain en l'entourant de tant d'attention, de tant d'amour dès son plus jeune âge. Mais c'est aussi la promesse tacite du fils à sa mère de réaliser les ambitions qu'elle a pour lui. « Je me savais promis à des sommets vertigineux. » Cette double promesse se retrouve tout au long de ce récit magnifique.
Romain passe sa toute petite enfance en Russie, notamment à Moscou où sa mère joue au théâtre. La mère et le fils s'installent ensuite, vers 1921, à Wilno (actuellement Vilnius en Lituanie) où leur situation matérielle est déplorable. Sa mère-courage se lance alors dans la confection de chapeaux de contrefaçon pour dames. Peu à peu, l'affaire devient prospère et Romain dispose d'une gouvernante française. En effet, la mère rêve pour son fils d'un avenir brillant. Pour cela, elle lui fait donner des cours de musique, de chant, de danse, d'escrime, d'équitation, de tir à la carabine, domaines dans lesquels Romain ne manifeste pas de grand talent. « Tu seras donc un grand écrivain, un ambassadeur de France, » déclare sa mère, qui voue à ce pays une admiration sans bornes. Elle fait à son fils, à peine âgé de 8 ans, le récit de sa future vie amoureuse, exorcisant ainsi sa propre solitude et son besoin d'amour et de tendresse, ce qui inspire à l'auteur la réflexion suivante : « Je ne dis pas qu'il faille empêcher les mères d'aimer leurs petits. Je dis simplement qu'il vaut mieux que les mères aient encore quelqu'un d'autre à aimer. » Romain ayant été gravement malade et leurs économies s'étant réduites comme peau de chagrin, ils quittent Wilno pour Varsovie. Pour survivre, la maman y exerce divers métiers (vendeuses de bijoux, de fourrures, d'antiquités, gérante d'immeuble...). Romain est inscrit dans une école polonaise et continue à apprendre le français. Enfin, en 1928, ils s'installent à Nice. Pour faire bouillir la marmite, la maman vend des objets de luxe aux riches clients des grands hôtels de Nice et de Cannes. Plus tard, elle prend la direction de l'hôtel-pension Mermont de Nice. Pour aider financièrement sa mère qui est dans la cinquantaine et souffre d'hypoglycémie, le jeune Romain se lance dans l'écriture de nouvelles qu'il essaye, sans grand succès, de placer dans des revues. En 1933, Romain part à la faculté de droit d'Aix-en-Provence et en 1934 termine ses études à Paris tout en suivant une préparation militaire. Pendant toutes ces années, une correspondance suivie s'établit entre la mère et son fils. En 1938, Gary publie ses premières nouvelles et ne dépend plus financièrement de sa mère. Un an après, il fait son service militaire dans l'aviation à Salon-de-Provence. En 1940, une permission lui permet de se rendre à Nice pour voir sa mère dont la santé n'est pas brillante. Ensuite la guerre voit son engagement dans les Forces aériennes françaises libres. Il sert en Libye, en Éthiopie, en Syrie (où il contracte le typhus et côtoie la mort), et en Palestine. À la fin de la guerre, il est fait Compagnon de la Libération. Tout au long de ces années de guerre, les lettres de sa mère l'exhortant à être courageux, à défendre sa patrie (il est naturalisé français depuis 1935), lui redisant toute la fierté et l'amour qu'elle lui porte, lui parviennent régulièrement. La fin de ce récit est des plus émouvante, la mère donnant une étonnante et suprême preuve d'amour à son fils. Je laisse le soin au lecteur de la découvrir par lui-même.
La promesse de l'aube est avant tout le magnifique portrait d'une mère russe, excessive dans ses sentiments et dans sa façon de les exprimer. Elle est courageuse, passionnée, énergique, idéaliste et cultivée. Elle est attachante, émouvante, naïve, mais aussi dérangeante dans ses relations avec les autres. Elle se sent à tous moments insultée et répond par des injures, des invectives. L'enfant Romain vit à plusieurs reprises des situations où, face au comportement démesuré, disproportionné de sa mère, il aimerait disparaître à mille lieues sous terre.