La chambre silencieuse / Herbjorg WASSMO (1996)
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La véranda aveugle / Herbjorg WASSMO (1998)
La véranda aveugle = Huset med den blinde glassverand [texte imprimé] / Herbjorg WASSMO, Auteur ; Eric EYDOUX, Traducteur ; Elisabeth Eydoux, Traducteur . - Arles : Actes Sud, 1998 . - 286 p. ; 22 cm.
ISBN : 978-2-86869-156-9 : 23.95 Langues : Français (fre) Langues originales : Norvégien (nor)
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R-396 WAS 7980 v | Romans adultes | Disponible |
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Par Bibliothèque Charles Bertin Coup de coeur du cercle de lecture le 16/02/2018
Le lecteur de ce premier tome d'une trilogie est propulsé, vers 1955, dans un village de pêcheurs sur une île, le long d'un fjord, dans le nord de la Norvège. Au milieu du froid, de la pluie et de l'obscurité, nous suivons le destin de Tora, une enfant de dix ans, née des amours de sa mère Ingrid avec un soldat allemand durant l'Occupation.
Tora vit avec sa mère et son beau-père Henrik dans la grande maison à véranda qui abrite les familles les plus pauvres. Tora est pour tous « la fille du Boche ». Henrik a perdu l'usage d'un bras à la suite d'une blessure de guerre et trouve difficilement du travail. Ingrid, par contre, travaille souvent le soir à la conserverie de poisson. Tora, pendant les absences de sa mère, entend la respiration de Henrik derrière la porte de sa chambre, jusqu'au jour où il entre... d'abord des attouchements, ensuite des viols. Un secret que Tora va porter seule, douloureusement, un secret qu'elle ne peut partager avec sa mère, cette femme courageuse, résignée, soumise à un mari qui boit et la bat. Ce non-dit va miner les jeunes années de Tora et durcir son caractère.
Herbjørg Wassmo dépeint avec talent (elle-même est née sur une île semblable) la vie rude et besogneuse des habitants de l'île qui, presque tous, vivent de la pêche à la morue. Le lecteur fait la connaissance de Rakel, soeur d'Ingrid, et de Simon, la tante et l'oncle de Tora qui, grâce à leur travail acharné, disposent d'une belle maison avec le confort moderne de l'après-guerre. Tora trouve chez eux un foyer, une écoute chaleureuse, des encouragements et des raisons d'espérer en un avenir meilleur.
Soleil, l'amie de Tora, est l'aînée d'une famille nombreuse dont elle s'occupe seule, la mère ayant lâché prise. Soleil est un être lumineux. Elle est courageuse, positive face à l'avenir. Elle partage ses états d'âme, ses rêves et ses confidences avec Tora, sa cadette de deux ans. Le rêve de Soleil est de quitter l'île pour aller faire des études commerciales. Ce rêve, elle va le faire miroiter à Tora qui, étant une excellente élève, pourrait poursuivre des études ailleurs, et, pourquoi pas, se rendre à Berlin à la recherche de la famille de son père, tué à la fin de la guerre.
Il y a aussi l'école, avec la jeune institutrice diplômée, du nom de Gunn, venue du sud. La boutique obscure d'Ottar, où chacun vient faire ses courses, est un lieu d'échanges animés mais aussi le carrefour des médisances et des ragots. Le livre se termine par un drame : Henrik, sans doute jaloux de la réussite de son beau-frère, met le feu au quai et à l'entreprise de Simon.
L'histoire, même si elle est triste, voire parfois désespérée, tient le lecteur en haleine. Le style de l'auteure y est pour beaucoup dans sa description des personnages et des relations qu'ils ont entre eux. Elle trouve les mots justes pour décrire le comportement d'Ingrid, face à sa fille et à sa soeur. Les non-dits, les problèmes de communication suscitent des tensions, des incompréhensions entre les protagonistes. Les sentiments s'expriment difficilement. On se tait, on subit son sort comme on subit les conditions climatiques dans cette petite communauté qui vit en quasi-autarcie. C'est ce que décrit avec talent l'auteure de cette magnifique histoire de Tora.
Coup de coeur du cercle de lecture du 26 juin 2016.
Tora vit avec sa mère et son beau-père Henrik dans la grande maison à véranda qui abrite les familles les plus pauvres. Tora est pour tous « la fille du Boche ». Henrik a perdu l'usage d'un bras à la suite d'une blessure de guerre et trouve difficilement du travail. Ingrid, par contre, travaille souvent le soir à la conserverie de poisson. Tora, pendant les absences de sa mère, entend la respiration de Henrik derrière la porte de sa chambre, jusqu'au jour où il entre... d'abord des attouchements, ensuite des viols. Un secret que Tora va porter seule, douloureusement, un secret qu'elle ne peut partager avec sa mère, cette femme courageuse, résignée, soumise à un mari qui boit et la bat. Ce non-dit va miner les jeunes années de Tora et durcir son caractère.
Herbjørg Wassmo dépeint avec talent (elle-même est née sur une île semblable) la vie rude et besogneuse des habitants de l'île qui, presque tous, vivent de la pêche à la morue. Le lecteur fait la connaissance de Rakel, soeur d'Ingrid, et de Simon, la tante et l'oncle de Tora qui, grâce à leur travail acharné, disposent d'une belle maison avec le confort moderne de l'après-guerre. Tora trouve chez eux un foyer, une écoute chaleureuse, des encouragements et des raisons d'espérer en un avenir meilleur.
Soleil, l'amie de Tora, est l'aînée d'une famille nombreuse dont elle s'occupe seule, la mère ayant lâché prise. Soleil est un être lumineux. Elle est courageuse, positive face à l'avenir. Elle partage ses états d'âme, ses rêves et ses confidences avec Tora, sa cadette de deux ans. Le rêve de Soleil est de quitter l'île pour aller faire des études commerciales. Ce rêve, elle va le faire miroiter à Tora qui, étant une excellente élève, pourrait poursuivre des études ailleurs, et, pourquoi pas, se rendre à Berlin à la recherche de la famille de son père, tué à la fin de la guerre.
Il y a aussi l'école, avec la jeune institutrice diplômée, du nom de Gunn, venue du sud. La boutique obscure d'Ottar, où chacun vient faire ses courses, est un lieu d'échanges animés mais aussi le carrefour des médisances et des ragots. Le livre se termine par un drame : Henrik, sans doute jaloux de la réussite de son beau-frère, met le feu au quai et à l'entreprise de Simon.
L'histoire, même si elle est triste, voire parfois désespérée, tient le lecteur en haleine. Le style de l'auteure y est pour beaucoup dans sa description des personnages et des relations qu'ils ont entre eux. Elle trouve les mots justes pour décrire le comportement d'Ingrid, face à sa fille et à sa soeur. Les non-dits, les problèmes de communication suscitent des tensions, des incompréhensions entre les protagonistes. Les sentiments s'expriment difficilement. On se tait, on subit son sort comme on subit les conditions climatiques dans cette petite communauté qui vit en quasi-autarcie. C'est ce que décrit avec talent l'auteure de cette magnifique histoire de Tora.
Coup de coeur du cercle de lecture du 26 juin 2016.
Ciel cruel / Herbjorg WASSMO (1998)
Ciel cruel = Hudlos himmel [texte imprimé] / Herbjorg WASSMO, Auteur ; Luce Hinsch, Auteur . - Arles : Actes Sud, 1998 . - 347 p. ; 22 cm. - (Lettres scandinaves) .
ISBN : 978-2-7427-1552-7 : 25.68 Langues : Français (fre) Langues originales : Norvégien (nor)
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Par Bibliothèque Charles Bertin Coup de coeur du cercle de lecture le 16/02/2018
On retrouve Tora qui vient d'enterrer sous les pierres son « oisillon ». Elle reprend stoïquement ses cours, mais tombe gravement malade. Sa tante Rakel, alertée par Ingrid qui ne reçoit plus de nouvelles de sa fille, décide de rendre visite à Tora à Breiland. Elle trouve sa nièce malade, quelque peu délirante, qui finira par lui raconter son terrible secret. Alors Rakel insuffle à sa nièce le courage nécessaire pour reprendre le fil de sa vie. Elle lui trouve une nouvelle chambre dans la famille d'un médecin qu'elle connaît.
Rakel, au cours du sauvetage périlleux de deux moutons coincés entre la terre et l'océan, va mourir noyée, laissant désemparé son mari Simon. L'esprit de Tora en est très perturbé, au point qu'elle se prend pour Rakel et qu'elle veut la remplacer auprès de son oncle.
À la fin du livre, le lecteur quitte Tora, plongée dans un rêve, seule dans la neige à Breiland, assise près de l'éboulis où repose l'« oisillon », attendant un bateau qui va l'emmener avec Rakel voir la famille de son père à Berlin.
Fin ouverte, qui permet au lecteur d'espérer que Tora trouve en elle la force et le courage pour reprendre pied dans la vie réelle en dépit d'un passé douloureux, impossible à effacer. Les cieux seront-ils moins cruels ?
Coup de coeur du cercle de lecture du 26 juin 2016.
Rakel, au cours du sauvetage périlleux de deux moutons coincés entre la terre et l'océan, va mourir noyée, laissant désemparé son mari Simon. L'esprit de Tora en est très perturbé, au point qu'elle se prend pour Rakel et qu'elle veut la remplacer auprès de son oncle.
À la fin du livre, le lecteur quitte Tora, plongée dans un rêve, seule dans la neige à Breiland, assise près de l'éboulis où repose l'« oisillon », attendant un bateau qui va l'emmener avec Rakel voir la famille de son père à Berlin.
Fin ouverte, qui permet au lecteur d'espérer que Tora trouve en elle la force et le courage pour reprendre pied dans la vie réelle en dépit d'un passé douloureux, impossible à effacer. Les cieux seront-ils moins cruels ?
Coup de coeur du cercle de lecture du 26 juin 2016.
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Par Bibliothèque Charles Bertin Coup de coeur du cercle de lecture le 16/02/2018
On retrouve Tora là où l'auteure l'avait laissée à la fin de « La Véranda aveugle », après l'incendie du quai et de la conserverie de poisson de son oncle Simon. Tora est continuellement hantée par les agissements de son beau-père, elle vit dans un constant qui-vive. Pour son bonheur, Henrik, l'incendiaire, est arrêté, jugé et incarcéré hors de l'île, répit durant lequel Tora se sent vivre comme n'importe quelle adolescente de son âge. Elle prend de l'assurance, se sent confiante. Elle essaie d'améliorer ses contacts avec sa mère si peu maternelle. Mais ce répit est de courte durée : Henrik sort de prison et rentre chez lui. Pour l'éviter, Tora loge souvent chez son oncle et sa tante, qu'elle aide dans les travaux de la ferme.
Sachant que Tora va bientôt quitter l'île, Henrik la viole sauvagement. Grâce à l'aide financière de Simon et de Rakel, Tora prend le bateau pour se rendre à Breiland afin de suivre des cours complémentaires. Un saut loin de l'île, loin du péril. Elle loue une chambre chez une dame. Elle vit de manière complexe son intégration parmi les élèves de sa nouvelle école. Elle est « la fille de l'île », issue d'un milieu pauvre, au vécu et aux aspirations tellement différents de ceux de ses camarades. Elle parle peu, elle écoute. Pourtant un début d'idylle se noue avec un gentil garçon. Le fossé va encore se creuser quand Tora se rend compte qu'elle est enceinte. Tous ses efforts vont dorénavant tendre à cacher à ses camarades et à sa logeuse cette grossesse honteuse. Elle se replie sur elle-même, évite les contacts avec son amoureux et les autres élèves. Ce secret trop lourd pour elle joue sur son mental : ses pensées s'envolent loin de la terrible réalité. Elle accouche seule, sur le sol de sa chambre, d'un bébé mort... et au cours d'une tempête de neige, va cacher « l'oisillon » dans un éboulis.
Herbjørg Wassmo touche le lecteur, suscite chez lui une réelle empathie pour son héroïne plongée dans un malheur sans nom. Son écriture est magnifique dans son évocation de ce destin tourmenté et dans ses descriptions de la nature sauvage et parfois hostile qui sert de décor à cette histoire qu'on pourrait qualifier de naturaliste (si ce n'est qu'elle se déroule au début des années 1960).
Coup de coeur du cercle de lecture du 26 juin 2016.
Sachant que Tora va bientôt quitter l'île, Henrik la viole sauvagement. Grâce à l'aide financière de Simon et de Rakel, Tora prend le bateau pour se rendre à Breiland afin de suivre des cours complémentaires. Un saut loin de l'île, loin du péril. Elle loue une chambre chez une dame. Elle vit de manière complexe son intégration parmi les élèves de sa nouvelle école. Elle est « la fille de l'île », issue d'un milieu pauvre, au vécu et aux aspirations tellement différents de ceux de ses camarades. Elle parle peu, elle écoute. Pourtant un début d'idylle se noue avec un gentil garçon. Le fossé va encore se creuser quand Tora se rend compte qu'elle est enceinte. Tous ses efforts vont dorénavant tendre à cacher à ses camarades et à sa logeuse cette grossesse honteuse. Elle se replie sur elle-même, évite les contacts avec son amoureux et les autres élèves. Ce secret trop lourd pour elle joue sur son mental : ses pensées s'envolent loin de la terrible réalité. Elle accouche seule, sur le sol de sa chambre, d'un bébé mort... et au cours d'une tempête de neige, va cacher « l'oisillon » dans un éboulis.
Herbjørg Wassmo touche le lecteur, suscite chez lui une réelle empathie pour son héroïne plongée dans un malheur sans nom. Son écriture est magnifique dans son évocation de ce destin tourmenté et dans ses descriptions de la nature sauvage et parfois hostile qui sert de décor à cette histoire qu'on pourrait qualifier de naturaliste (si ce n'est qu'elle se déroule au début des années 1960).
Coup de coeur du cercle de lecture du 26 juin 2016.