Un désir d'Orient / Edmonde Charles-Roux (1989)
L'auteure livre ici une biographie passionnante et très documentée d'une personnalité fascinante, peu connue, qui fut tout à la fois rebelle, féministe, mystique, aventurière, voyageuse, journaliste et écrivaine.
Isabelle Eberhardt est la fille illégitime d'une mère de la noblesse russe d'origine allemande et (sans doute) d'un père né en Arménie, pope défroqué et anarchiste, engagé comme précepteur d'Isabelle et de ses demi-frères et soeurs, et qui l'élèvera comme un garçon. Isabelle ne va donc pas à l'école, mais lit beaucoup et apprend plusieurs langues. Le lecteur la suit depuis Genève où elle naît (et où une rue porte aujourd'hui son nom) jusqu'en Algérie où elle s'installe avec sa mère à Annaba (alors appelée Bône). Suite à ses fréquentations, elle va assez rapidement se convertir à l'islam et prendre le nom masculin de Si Mahmoud Saadi. Habillée en homme, elle parcourt en tous sens le désert algérien à dos d'âne, de mulet, de chameau et de cheval. Elle n'hésite pas à s'enivrer et à fumer du cannabis.
Ses voyages dans le Sahara et ses mystères sont vécus comme des épreuves initiatiques, une quête d'absolu. Pour subsister, elle écrit pour un journal local tout en rédigeant de nombreuses lettres, des journaliers, des nouvelles et des récits de ses voyages. Elle épouse Slimane Ehnni, un spahi de confession musulmane, après bien des péripéties car son style de vie et ses prises de position face à la colonisation indisposent les Français, qui l'expulsent d'Algérie (elle est suisse) ; mais un passage à Marseille lui permettra d'acquérir la nationalité française et de revenir ensuite en Algérie.
On est assez naturellement tenté de la comparer à Rimbaud, par son attachement à l'Afrique, à son peuple, à ses valeurs, mais aussi par ses positions contestataires face aux codes imposés.
Un second tome de la même auteure, « Nomade j'étais », poursuit la biographie d'Isabelle Eberhardt jusqu'à sa mort accidentelle en 1904 après une brusque et violente inondation.
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Réservation
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Cote | Section | Disponibilité |
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921 EBE 3960 c | Documentaires adultes | Disponible |
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Coup de coeur du cercle de lecture du 19 février 2017
L'auteure livre ici une biographie passionnante et très documentée d'une personnalité fascinante, peu connue, qui fut tout à la fois rebelle, féministe, mystique, aventurière, voyageuse, journaliste et écrivaine.
Isabelle Eberhardt est la fille illégitime d'une mère de la noblesse russe d'origine allemande et (sans doute) d'un père né en Arménie, pope défroqué et anarchiste, engagé comme précepteur d'Isabelle et de ses demi-frères et soeurs, et qui l'élèvera comme un garçon. Isabelle ne va donc pas à l'école, mais lit beaucoup et apprend plusieurs langues. Le lecteur la suit depuis Genève où elle naît (et où une rue porte aujourd'hui son nom) jusqu'en Algérie où elle s'installe avec sa mère à Annaba (alors appelée Bône). Suite à ses fréquentations, elle va assez rapidement se convertir à l'islam et prendre le nom masculin de Si Mahmoud Saadi. Habillée en homme, elle parcourt en tous sens le désert algérien à dos d'âne, de mulet, de chameau et de cheval. Elle n'hésite pas à s'enivrer et à fumer du cannabis.
Ses voyages dans le Sahara et ses mystères sont vécus comme des épreuves initiatiques, une quête d'absolu. Pour subsister, elle écrit pour un journal local tout en rédigeant de nombreuses lettres, des journaliers, des nouvelles et des récits de ses voyages. Elle épouse Slimane Ehnni, un spahi de confession musulmane, après bien des péripéties car son style de vie et ses prises de position face à la colonisation indisposent les Français, qui l'expulsent d'Algérie (elle est suisse) ; mais un passage à Marseille lui permettra d'acquérir la nationalité française et de revenir ensuite en Algérie.
On est assez naturellement tenté de la comparer à Rimbaud, par son attachement à l'Afrique, à son peuple, à ses valeurs, mais aussi par ses positions contestataires face aux codes imposés.
Un second tome de la même auteure, « Nomade j'étais », poursuit la biographie d'Isabelle Eberhardt jusqu'à sa mort accidentelle en 1904 après une brusque et violente inondation.