Résumé : |
La chute du Mur a laissé les gauches européennes en plein désarroi. Sur le champ de bataille des idées, le progrès, la liberté et l'universel ont cédé la place à une nouvelle triade directement importée des USA : le genre, l'identité et la race.
On se battait hier au nom du prolétariat, du Tiers-monde et des damnés de la terre ; on condamne aujourdhui l'homme blanc, coupable du colonialisme, de lesclavage et de la domination des femmes. Trois discours néo-féministe, antiraciste et décolonial - le désignent comme lennemi commun de lhumanité. Il est devenu le nouveau Satan, celui que son anatomie même désigne comme violeur ontologique, sa couleur de peau comme raciste, sa puissance comme exploiteur de tous les « dominés » et « racisés ».
Tout l'enjeu de cet essai est d'analyser comment, sous l'impulsion dune américanisation caricaturale de lEurope, la lutte des genres et celle des races sont en train de remplacer la lutte des classes, de balayer la méritocratie et de détruire lidée dhumanité commune. Faire de l'homme blanc le bouc émissaire par excellence, ce nest jamais que remplacer un racisme par un autre ; avec, comme horizon funeste, des sociétés tribalisées, crispées sur leur trésor identitaire et en proie à la guerre de tous contre tous. |